Xavier Bertrand, le nouveau secrétaire général de l'UMP, a déclaré en prenant ses fonctions : « Si je monte, c'est aussi parce que le niveau baisse ». A quelle figure de style se rattache l'exercice de fausse modestie de l'ancien ministre du travail ? Le chleuasme, ce procédé consistant à se dévaloriser pour recevoir des éloges ? L'autocatégorème, une technique où l'on s'accuse soi-même afin de susciter une dénégation de l'interlocuteur ? Ou encore la prospoïèse, une variante d'autodépréciation appelant une réfutation implicite ? Chacune de ces trois formes rhétoriques est un peu convoquée. Mais c’est une quatrième, plus rare, qui vise précisément cette façon-là de s'abaisser pour attirer la sympathie : l’hyperchleuasme.
L’hyperchleuasme consiste à dire la vérité en postulant qu'elle paraîtra tellement improbable qu'on la percevra comme un mensonge. Après l’hyperprésidence à l’Elysée, l'hyperchleuasme à l’UMP : c'est bien le moins !
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Jean-Jacques Salomon