Pour mémoire : « In absentia ». Le 2 décembre 1957, une thèse de mathématiques fait l'objet d'une soutenance en l'absence de son auteur. Pourquoi ? |
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20-05-2013 |
avec
- Le 2
décembre 1957, devant un jury composé de Jean Favard, président, Laurent
Schwartz, rapporteur, et Jacques Dixmier, est soutenue une thèse de
doctorat d'Etat en mathématiques sur les équations linéaires dans un
espace vectoriel.
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Les trois membres du jury comptent parmi les plus éminents mathématiciens de leur époque.
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C'est René de
Possel, l'un des fondateurs du célèbre groupe Bourbaki, alors
professeur à l'université d'Alger, qui en assure la soutenance en
l'absence de son auteur, Maurice Audin.
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Celui-ci, assistant à la faculté des sciences d'Alger, et militant la cause anticolonialiste, a été arrêté le 11 juin précédent.
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On est sans nouvelles de lui depuis cette date.
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Le corps de Maurice Audin ne sera pas retrouvé.
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Un acte de décès sera établi par le tribunal d’Alger, après l'indépendance, le 1er juin 1963.
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En 2001, le général Aussaresses reconnaîtra avoir donné l'ordre « d'interroger » Maurice Audin.
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Après la
soutenance symbolique de la thèse du jeune mathématicien, des « comités
Audin » sont créés par des universitaires de renom pour sensibiliser
l'opinion sur la pratique de la torture en Algérie.
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