Il en va des articles de presse comme des arrêts de jurisprudence : leur intérêt est ailleurs que dans leur contenu. 

Le site ITR Manager.com publie ainsi un article intitulé : La mobilité sans technologie, c'est fini.

Un titre un peu décalé, puisque l'article passe surtout en revue les résultats d'une enquête relative aux usages des outils de mobilité par les responsables d'enteprises en Europe.

On y apprend sans surprise que les cadres estiment qu'en étant on-line, et donc réactifs, ils gagnent des marchés ou évitent d'en perdre.

Selon l'étude, les outils de mobilité permettraient aussi d'économiser en moyenne une heure de travail par jour : sans doute plus discutable.

Mais, curieusement, l'intérêt majeur de l'article est peut-être surtout à son titre en décalage avec le fond du texte.

La mobilité sans technologie, c'est fini rappelle paradoxalement que la mobilité, ce n'est pas la technologie.

La mobilité, c'est le fait de se déplacer, alors que la technologie, ce sont les outils de communication numérique à distance : il ne faut pas les confondre.

En langage savant, le fait de prendre la partie pour le tout est une synecdoque : un bel effet rhétorique, en général, mais parfois aussi le début d'un contresens.

Toute la question est là en ce qui concerne la mobilité : les outils de mobilité sont-ils les simples auxiliaires de notre goût éternel pour le déplacement ou sont-ils de nature à modifier notre relation à la mobilité ?

Une vaste et pertinente question, que soulève son titre, mais dont l'article ne fait qu'ébaucher la réponse.