Les amateurs de littérature et les internautes connaissent bien les "trolls", ces créatures monstrueuses qui viennent s'immiscer dans la vie des hommes ou les forums de discussion.

Le journal Le Monde annonce cette fois leur arrivée dans l'univers des brevets.

L'exemple vient des Etats-Unis.

Il s'agit d'un mécanisme de chantage.

Le troll, en général un cabinet d'avocats spécialisé, repère des utilisations de brevet non déclarées par un grand groupe solvable.

Puis il menace de poursuivre le groupe, sauf transaction.

En général le groupe transige, pour ne pas bloquer sa production ou parce qu'il ignore sa situation complète au regard des brevets.

C'est un paradoxe : les groupes les mieux organisés utilisent des brevets sans le savoir, par exemple parce qu'un sous-traitant l'a fait sans le signaler.

Dans ce cas, les trolls proposent une régularisation contre indemnité.

Les affaires de ces mauvais génies que sont les trolls sont florissantes.

Et les groupes plutôt démunis pour réagir.

Les troll exercent assurément un rôle de régulation sur le marché.

Le paradoxe, c'est que pour contribuer, en quelque sorte, au renforcement de l'état de droit dans le domaine de la propriété industrielle, les trolls s'inspirent de méthodes pour le moins discutables.

Mais n'est-ce pas la tradition des services spéciaux ?