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Histoire de lire : César Birotteau
18-01-2012
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Honoré de Balzac, César Birotteau, 1837

par Jean-Jacques Salomon, éditeur, Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
 

                             
Au lycéen, c'est souvent Le père Goriot qu'on propose quand on veut lui faire découvrir Balzac. Au manager pressé, on recommandera plutôt les trois dernières pages du premier chapitre de César Birotteau. En cent lignes, c'est à la fois une leçon de commerce, une charte d'éthique des affaires et un cours de résilience que délivre le romancier.

Parti de rien, Birotteau est un parfumeur établi au début de la Restauration. La Pâte des Sultanes, qu'il prétend avoir découverte par hasard, a rendu sa boutique prospère. Devenu bourgeois, César se laisse entraîner dans la spéculation immobilière. Comme ces industriels que la finance dévoie, il investit plus qu'il ne peut dans les projets chimériques des escrocs qui le flattent. Il finit par faire faillite. Mais Balzac n'aime pas tuer ses héros trop tôt. D'abord victime des chausse-trapes du Tribunal de commerce, le parfumeur en comprend vite les arcanes. Et avec l'aide des amis qu'il lui reste, il rebondit.

La leçon de commerce, c'est la femme de Birotteau qui la donne, au moment où il est encore temps de ne pas s'aventurer : "Tu es parfumeur, sois parfumeur, et non pas revendeur de terrains". On dirait aujourd'hui : Concentre-toi sur ton coeur de métier.

Constance ajoute : "Je t'ai prévenu, maintenant agis à ta tête." N'est-ce pas une définition de la loyauté dont se satisferaient bien des entreprises ?

Enfin, c'est à l'art du rebond qu'invite Balzac dans les derniers mots de son chapitre introductif : "Les événements ne sont jamais absolus, leurs résultats dépendent entièrement des individus : le malheur est un marchepied pour le génie, une piscine pour le chrétien, un trésor pour l’homme habile, pour les faibles un abîme." D'autres disent que les difficultés sont autant d'opportunités.

Les pages de César Birotteau se déroulent comme une liste magistrale de best practices. Le célèbre chapitre XIV donne du dépôt de bilan une description qui n'a pas pris une ride.

Pourquoi cette actualité de César Birotteau ? Balzac nous met sur la piste : "L’effet de toute loi qui touche à la fortune privée est de développer prodigieusement les fourberies de l’esprit", dit-il.

Ces fourberies sont éternelles. Un bon manager se doit d'en être averti. Pour les connaître, mieux qu'une école de gestion : la lecture de César Birotteau.

 

 

 


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