avec
DE NOTRE CORRESPONDANT A XIANGGANG
Jean
Laîné-Duchatel nous écrit de Hong Kong où il passe quelques semaines. Il y est au service des entrepreneurs français
acheteurs de « renseignements utiles à leurs affaires ». Xianggang est le nom de la ville en mandarin – ville qui est
officiellement la « Région administrative spéciale de Hong Kong de la
République populaire de Chine ».
Parmi les autres grands animaux du Roman de Renart de Hong Kong, je veux
dire les créatures du système colonial britannique – outre les gouverneurs, les
officiers et les civil servants – il
y a les célèbres tycoons, les magnats
(l’un d’entre eux, sur sa page Wikipédia en anglais, se fait appeler du
néologisme conglomerateur) – tous ou
presque Doctors et pour un bon
nombre, anoblis (Sirs).
Les frères Walter, Thomas et Raymond
Kwok ont hérité de leur père Kwok Tak-Seng le groupe Sun Hung Kai Properties, le plus grand promoteur immobilier de Hong
Kong. Ils y sont la troisième plus grosse fortune, juste après les célèbres Li Ka-shing et Lee Shau-kee. Qui aurait pu prévoir que, pour
ainsi dire au moment des cérémonies officielles, deux d’entre eux – Thomas et Raymond
– allaient être arrêtés et déférés devant le tribunal pour corruption, dans le
cadre d’un énorme scandale de pots-de-vin ? Certes ils avaient déjà été
arrêtés fin mars, mais relâchés après plusieurs heures d'interrogatoire. Cette
fois-ci, le dossier de la Commission indépendante contre la corruption est plus
étoffé et probant. Et comme en mars, c’est un ancien premier secrétaire de l’administration
– un ancien numéro deux du gouvernement de Hong Kong – dénommé Rafael Hui, qui
pantouflait comme consultant du groupe des frères Kwok, qui a été arrêté et
inculpé avec eux.
La cotation de l’action de Sun Hung Kai
a été suspendue, puis reprise, à la Bourse de Hongkong, évidemment à la baisse.
Si j’en crois certains analystes, il n’y aurait pas péril en la demeure. Et les
événements judiciaires seraient même d’heureux augure, puisque la « bonne
gouvernance » du groupe serait in
fine améliorée. Mais, évidemment, le procès risque de durer longtemps… Et
il y a peu de chances – de risques pour les tycoons
– que la puissance de l’immobilier, proverbiale à Hong Kong, soit sinon vaincue
du moins contenue…
Jean Laîné-Duchatel
Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
Jean
Laîné-Duchatel est l'auteur de Confessions de seigneurs - Scènes de la
vie de chasseurs de renseignements aux avant-postes , Editions du Palio,
2012.
|