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DE NOTRE CORRESPONDANT A XIANGGANG : La fin des clubs
09-08-2012
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Jean Laîné-Duchatel nous écrit de Hong Kong où il passe quelques semaines. Il y est au service des entrepreneurs français acheteurs de « renseignements utiles à leurs affaires ». Xianggang est le nom de la ville en mandarin – ville qui est officiellement la « Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine ».


Le quartier de Tsim Sha Tsui, au sud de la péninsule de Kowloon et juste en face du port de Victoria, est bien connu de tous les noctambules cosmopolites. Hélas, leurs lieux de rencontres de prédilection se font rares : ainsi, le 20 juillet dernier à 5 heures moins le quart du matin, c’est une institution qui a fermé ses portes – le Club Bboss. Dans la même classe de high-end night clubs – dont le Bboss était le plus grand, on disait même le plus grand d’Asie – il reste le Club de Hong Kong et le Club Paris, mais des rumeurs font état de la fermeture prochaine de ce dernier. Et sont déjà disparus depuis des mois le China Town, le Tonnochy Night Club et le China Palace

Vous souvenez-vous de mon ami Hubert et de sa nostalgie du renseignement humain à l’ancienne manière ? Et en ce qui concerne la Chine, de Thomas Lecomte et de son homonyme le « jésuite à Pékin » : « La Chine est un pays de formalités où les Français, plus que toute autre nation, ont besoin de flegme, et où tous les étrangers trouvent matière de patience » ? Rien ne valait ces lieux mythiques pour y rendre heureux et détendus – en les y laissant abondamment fumer et boire, et en les accompagnant bien sûr avec force gan bei – les visiteurs chinois du continent. Le flegme et la patience étaient bien vite récompensés, les langues se déliaient, les secrets d’affaires étaient éventés… Et c’est pourquoi les night-clubs étaient les lieux de prédilections des industriels et des financiers, et de leurs interlocuteurs et contreparties habituels. Etait-ce un hasard si en 1984, lors de la fête d’inauguration du Club Bboss, avait été invité à couper le ruban le directeur adjoint de l’Agence Chine Nouvelle – cette agence de presse particulière qui a été remplacée lors du changement de souveraineté en 1997 par le « Bureau de liaison » du gouvernement central de Pékin ?

Cette vie nocturne et le genre de population qui l’anime ont désormais traversé la frontière ; ils se sont déplacés de Hong Kong vers le continent, là où sont aujourd’hui les usines et leurs patrons, clients, fournisseurs, banquiers, courtiers de toute nature… Les connaisseurs y retrouvent le Hong Kong des années 1970 et 1980.

J’ai rencontré l’homme qui m’a fait toutes ces confidences, à Tsim Sha Tsui évidemment. Mais pas là où vous pourriez croire : à côté du vénérable et très respectable Peninsula, au coffee shop de l’hôtel de l’encore plus respectable YMCA ! Cet homme – appelons-le Benny –  portait sportivement une casquette et un maillot aux couleurs olympiques de Hong Kong, et au milieu de l’après-midi nous buvions du thé vert. Ses collaborateurs aujourd’hui, même si leur langue natale est le cantonais, parlent mandarin et anglais, et non seulement ils « savent lever le coude » mais ils ont de véritables connaissances œnologiques : Benny envoie les meilleurs en stage à Bordeaux !

Je retrouvai un de mes seigneurs – un ami et un collègue, puisque qu’au début de ce siècle nous avions travaillé ensemble pour le grand groupe français du secteur de l’eau dont la filiale chinoise était à la fois à Macao et à Pékin : pour Benny, le président et moi étions, comme il disait, sa French connection. Avec qui il avait bu sa première bouteille de Saint-Emilion – naturellement un Château Cheval Blanc.


Jean Laîné-Duchatel
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 confessions_de_seigneurs.jpg Jean Laîné-Duchatel est l'auteur de Confessions de seigneurs - Scènes de la vie de chasseurs de renseignements aux avant-postes , Editions du Palio, 2012. 

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