avec
DE NOTRE CORRESPONDANT A XIANGGANG
Jean
Laîné-Duchatel nous écrit de Hong Kong où il passe quelques semaines. Il y est au service des entrepreneurs français
acheteurs de « renseignements utiles à leurs affaires ». Xianggang est le nom de la ville en mandarin – ville qui est
officiellement la « Région administrative spéciale de Hong Kong de la
République populaire de Chine ».
A l’époque coloniale, les Britanniques avaient accoutumé de dire que le
pouvoir à Hong Kong se trouvait chez HSBC et au Jockey Club. HSBC – la Hongkong
and ShanghaiBankingCompany, établie à Hong Kong en mars 1865 et un mois
plus tard à Shanghai ; le Jockey Club, fondé en 1884 et Royal de
1959 à 1996, dont les membres chinois étaient rares.
Aujourd’hui, déjeuner au Jockey Club en compagnie d’un directeur d’HSBC,
serait-ce écouter une voix autorisée ? Au moins le sujet principal de la
conversation peut-il nous distraire : l’impact possible de la crise de
l’euro sur Hong Kong.
D’abord, le banquier cite ses références : Paul Volker, à propos des mesures
prises par l’Union européenne et les Etats – too little, too late ; et
George Soros, sur l’euro – a fantastic object, a political bubble. Puis
il est précis : sur le plan commercial, l’impact sur Hong Kong d’une
désintégration de l’euro conduirait l’île comme le continent à la perte d’un
immense marché, donc à une baisse de la croissance et à une hausse du chômage
(actuellement de l’ordre de 3 %). Mais vu les spécificités de l’économie de
Hong Kong – qui est essentiellement une place financière –, ce sont les banques
qui seraient les plus affectées, en ajoutant immédiatement : celles dont
le siège est en Europe. Quant aux banques locales, bien capitalisées –Hong Kong
étant par nature et depuis longtemps un marché concurrentiel et hautement
spéculatif – la bulle immobilière présente pour elles plus de risques que le
reste. Et le principal du reste : à nouveau, moins l’euro que le China
factor.
Je ne vous ai rien appris ? En effet. Et je suis d’autant plus resté
sur ma faim moi-même que mon hôte avait bien commencé, laissant entendre qu’il
me livrerait des secrets : My own analysis, my dear, without accepting
any liability for any errors, omissions or misjudgement.
Mais vous connaissez nos amis Britanniques…
Jean Laîné-Duchatel
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Jean
Laîné-Duchatel est l'auteur de Confessions de seigneurs - Scènes de la
vie de chasseurs de renseignements aux avant-postes , Editions du Palio,
2012.
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