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Je t’apprendrai à vouloir partir !
02-11-2020
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Depuis un an, j’habite Londres avec le sieur Verlaine. Nous faisions des correspondances pour les journaux et donnions des leçons de français. Sa société était devenue impossible, et j’avais manifesté le désir de retourner à Paris. Il y a quatre jours, il m’a quitté pour venir à Bruxelles et m’a envoyé un télégramme pour venir le rejoindre. Je suis arrivé depuis deux jours, et suis allé me loger avec lui et sa mère, rue des Brasseurs, no 1. Je manifestais toujours le désir de retourner à Paris. Il me répondait : « Oui, pars, et tu verras ! »

Ce matin, il est allé acheter un révolver au passage des Galeries Saint-Hubert, qu’il m’a montré à son retour, vers midi. Nous sommes allés ensuite à la Maison des Brasseurs, Grand’Place, où nous avons continué à causer de mon départ. Rentrés au logement vers deux heures, il a fermé la porte à clef, s’est assis devant ; puis, armant son révolver, il en a tiré deux coups en disant : « Tiens ! Je t’apprendrai à vouloir partir ! » 

Arthur Rimbaud, Déclaration de Rimbaud au commissaire de police, Bruxelles, 10 juillet 1873

 
 

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Jean-Jacques Salomon

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