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Diagonales : Solécismes
08-12-2013
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A la remise des prix du Concours général de 1966, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, Georges Pompidou, alors premier ministre, s'interroge : "Bien sûr, pour nous, le nom d'Antoine n'était associé qu'à celui de Cléopâtre. Je pense que pour vous [les jeunes lauréats, ndlr], il en est différemment, mais qu'importe, mais tant mieux, puisque, après tout, vous n'ignorez pas pour autant Rome et Shakespeare. A chaque âge ses capacités et ses responsabilités". Après la cérémonie, le propos de Georges Pompidou est abondamment commenté. L'évocation du chanteur aux cheveux longs et à la chemise à fleurs sous les statues de Descartes et de Pascal n'est pas jugée déplacée. On s'interroge en revanche sur l'usage de la formule "pour autant" par l'ancien normalien. Les agrégés de grammaire font observer qu'elle ne figure ni dans le Littré, ni dans le Dictionnaire de l'Académie. Mais aucun député ne juge utile d'interroger le gouvernement sur la syntaxe du premier ministre.

En novembre 2010, François Loncle, député de l'Eure, a interpellé le ministre de l'Education nationale sur la syntaxe improbable du président de la République de l'époque. Serions-nous devenus moins indulgents ?

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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