La Californie souffre d'une grave sécheresse. Dans certaines communes, l'eau est rationnée. Mais, selon le New York Times, on arrose les pelouses as usual dans les quartiers riches. Où cela mènera-t-il ? s'interroge le quotidien. David Ricardo (1772-1823) apporte la réponse :
"Que l'eau devienne rare, et qu'elle soit le partage exclusif d'un seul individu, sa richesse personnelle croîtra [...] La richesse de cet individu augmentera, nul doute ; mais comme il faudra que le fermier vende une partie de son blé, le cordonnier une partie de ses souliers, et que tout le monde se prive d'une partie de son avoir dans l'unique but de se procurer de l'eau qu'ils avaient auparavant pour rien, ils seront tous appauvris de toute la quantité de denrées qu'ils sont forcés de consacrer à cet objet, et le propriétaire de l'eau aura un profit précisément égal à leur perte. La société a toujours de la même quantité d'eau et la même quantité de denrées; mais la distribution en sera différente. C'est cependant dans la supposition qu'il y a seulement monopole d'eau, et non disette ; car si l'eau manquait, la richesse nationale et individuelle se trouverait réellement réduite, en tant qu'elle serait privée d'une portion d'un des objets qui servaient aux jouissances générales. Non seulement le fermier aurait moins de blé à donner en échange pour les autres denrées qui pourraient lui être nécessaires ou agréables ; mais il éprouverait, comme tout autre individu, une diminution dans la jouissance d'un objet aussi essentiel à son bien-être. Il y aurait donc, non-seulement une répartition différente des richesses, mais il y aurait encore perte réelle de richesse." (David Ricardo, Œuvres complètes, ch. XX, Des propriétés de la valeur et des richesses, p.251. Paris, 1847)
Jean-Jacques
Salomon
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