Les colonies françaises d'Afrique n'avaient pas de représentants à la Chambre des députés sous la Troisième République, à l'exception toutefois de quatre communes du Sénégal, représentant 5% de sa population. Pourquoi ?

• On les appelait les "quatre vieilles" : Saint Louis, Gorée, Dakar et Rufisque.

• La particularité de ces quatre communes du Sénégal est que ses habitants ont pu envoyer un représentant au Parlement à Paris par intermittence depuis la Révolution, puis de façon permanente à partir de 1879.

• En 1789, Dominique Lamiral, un agent commercial français établi au Sénégal apporta aux Etats Généraux un cahier de doléances des habitants de Saint-Louis.

• A force de détermination, il réussit à se faire accepter comme représentant du peuple au même titre que les autres membres de l'assemblée.

• Il semble qu'il ait en réalité cherché à défendre surtout ses intérêts personnels dans le commerce d'esclaves.

• Quoi qu'il en soit, sa situation a fait jurisprudence : malgré quelques périodes d'interruption, les "quatre vieilles" envoyèrent à Paris un représentant élu par l'ensemble des habitants, colons autant qu'Africains, tout au long du XIXème siècle.

• Dans ces communes, le suffrage universel fut étendu aux conseils municipaux.

• Jusqu'en 1914, les élus ont tous été blancs.

• Mais en 1914, Blaise Diagne (1872-1934), un Africain, est désigné pour siéger à la Chambre des députés.

• Ses efforts permettront de faire attribuer en 1916 - en échange de la conscription de troupes sénégalaises - la nationalité française complète à l'ensemble des habitants des "quatre vieilles".

• Il faudra attendre la Quatrième République pour que les autres colonies africaines puissent voter aux législatives.