Carnet RH : Une salariée est licenciée le 15 octobre 2009. Le 30, elle adresse à son employeur un certificat indiquant qu’elle est enceinte depuis le 16 octobre. Le licenciement est-il valide ? |
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31-08-2014 |
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- Engagée le 11
septembre 2006 par la Fédération française de football en qualité d'assistante
administrative, une salariée est licenciée par lettre du 15 octobre 2009 avec
dispense d'exécuter son préavis.
- Le 30 octobre 2009,
elle adresse à son employeur un certificat médical daté du même jour indiquant
qu'à la date du 30 octobre 2009, sa grossesse a débuté depuis 10 à 15 jours
environ, soit au plus tôt le 16 octobre 2009, lendemain de la date de
notification de son licenciement.
- Saisie par la
salariée d’une demande d’annulation de la rupture du contrat de travail, la
Cour d’appel de Paris a jugé que, la grossesse étant postérieure de quelques
heures à la date du licenciement, celui-ci était valide.
- La Cour de cassation,
appelée à statuer à son tour, n’a pas suivi le raisonnement de la Cour d’appel.
- Dans son arrêt, la
Haute juridiction rappelle qu’en vertu des dispositions du Code du travail
« le licenciement d'une salariée est annulé lorsque, dans un délai de
quinze jours à compter de sa notification, l'intéressée envoie à son employeur,
dans des conditions déterminées par voie réglementaire, un certificat médical justifiant
qu'elle est enceinte », sans qu’il soit précisé que sa grossesse doit être
antérieure à la date de notification du licenciement.
- Dans une lecture
stricte de la loi, la Cour de cassation estime en conséquence que le fait, pour
la salariée, d’être enceinte à la date d’envoi de son certificat médical suffit
à la faire bénéficier de la protection attachée à l’état de grossesse, quand
bien même celle-ci serait postérieure à la date de notification du
licenciement.
(Cass. soc., 2 juillet 2014)
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