Carnet RH : Un salarié protégé rejeté par ses collègues peut-il refuser une affectation dans un autre service ? |
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19-10-2014 |
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Dans une
entreprise industrielle, un salarié protégé, détenteur de divers
mandats, est accusé de harcèlement par plusieurs femmes de son équipe.
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L’employeur
le met à pied à titre conservatoire et sollicite de l’inspecteur du
travail l’autorisation de procéder à son licenciement.
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L’inspecteur du travail, puis le ministre, refusent d’accorder l’autorisation.
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Conformément à
la loi, l’employeur réintègre le salarié, mais un poste différent de
celui qu’il occupait avant sa mise à pied, de façon à ce qu’il ne soit
pas en contact avec les employées qui l’accusent de harcèlement.
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Saisi par
l’intéressé, le Conseil de prud’hommes ordonne sa réintégration dans ses
fonctions antérieures, sous astreinte de 200 euros par jour de retard.
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La Cour
d’appel adopte une position différente, jugeant cette réintégration
impossible du fait du « comportement excessif du salarié qui ne comprend
pas qu’une réintégration dans l’équipe de travail ne peut se faire
automatiquement en l’état d’accusations précises et concrètes formulées à
son encontre par trois personnes qui ne le supportent plus et dont le
souvenir était trop vif pour être oublié ».
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La Cour de cassation ne suit pas la Cour d’appel.
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Pour la juridiction suprême, l’intérêt des victimes du harcèlement doit céder devant le statut protecteur du salarié protégé.
(Cass. soc., 24 juin 2014)
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