Quartier latin : « Malgré que ». L’expression a sa majorité et son opposition. Mais est-elle correcte sur le plan syntaxique ?
05-06-2017
« J’ai
écrit, avec Proust et Barrès, et ne rougirai pas d’écrire encore malgré que,
estimant que, si l’expression était fautive hier, elle a cessé de l’être. Elle
ne se confond pas avec bien que, qui n’indique qu’une résistance passive ; elle
indique une opposition. »
C’est Gide
qui s’exprime ainsi, prenant la tête de file des partisans du « malgré
que ».
Stricto sensu, rien ne s’oppose à l’utilisation de « malgré
que ».
Mais
l’Académie, sans l’interdire, le déconseille.
On vit
depuis Racine dans cette ambiguïté.
La
conjonction de subordination a ses amateurs et ses détracteurs, plutôt
d’ailleurs pour des questions d’euphonie que pour des motifs syntaxiques.
Un forme
fait l’unanimité : malgré qu’il en ait.
Dans ce cas
cependant, malgré que n’est plus conjonctif, mais substantif, pour mal
gré (comme dans bon gré, mal gré).