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• Lorsque Cyrano de Bergerac est joué pour la première fois le 28 décembre 1897 au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, la France est en pleine affaire Dreyfus.

• On est à quinze jours de la publication par Zola de son célèbre "J'accuse".

• Edmond Rostand est dreyfusard depuis 1896, mais ne le manifeste que discrètement.

• Y a--t-il un peu de Dreyfus dans ce Cyrano, qui se bat contre l'adversité, même lorsque le combat semble sans espoir ?

• Le mémoire de maîtrise* Cyrano de Bergerac héros d’une mythologie de la France : la pièce d’Edmond Rostand passée au crible de la sociocritique apporte des éléments à l'appui de cette possibilité.

• Rostand lui-même donnera plus tard un indice, cité dans le mémoire, qui va dans ce sens : "J’écrivis Cyrano de Bergerac par goût, avec amour, avec plaisir, et aussi, je l’affirme, dans l’idée de lutter contre les tendances du temps. Tendances, au vrai, qui m’agaçaient, qui me révoltaient."

• Du côté du public, la perception est ambiguë : les dreyfusards voient dans Cyrano une allégorie favorable au prisonnier de l'île du Diable, les antidreyfusards aperçoivent dans la pièce des arguments à l'encontre du capitaine.

• De quoi satisfaire tout le monde !

*Sophie Jama, Cyrano de Bergerac héros d’une mythologie de la France : la pièce d’Edmond Rostand passée au crible de la sociocritique, Mémoire présenté à la Faculté des arts et des sciences en vue de l’obtention du grade de maîtrise en Littérature comparée, Université de Montréal, 2012. Lire