Né en 1976
d’un père britannique d’origine pakistanaise et d’une mère allemande, Tino
Seghal se consacre à l’art non objectal.
Dans l’art
non objectal, l’œuvre s’affranchit de l’objet : il n’y a plus d’éléments
corporels tels un tableau ou une sculpture, mais la description, comme dans une
chorégraphie, des séquences d’une installation ou d’une performance.
Le cahier
des charges décrit le déploiement de l’œuvre.
Lorsqu’un
musée ou un collectionneur achète l’œuvre non objectale, c’est ce cahier des
charges qu’il acquiert.
La
particularité de Tino Sehgal est qu’il ne rédige pas ses cahiers des charges et
n’en donne que des versions verbales.
L’acte
d’achat d’une œuvre de Tion Sehgal se fait ainsi devant notaire.
L’artiste
explique les caractéristiques de son installation ou de sa performance.
L’acquéreur
écoute et transpose par écrit, à l’issue du rendez-vous, ce qu’il a retenu.
Le notaire
conserve la trace de la réunion et de l’échange d’un chèque contre facture.
Les œuvres
non objectales de Tino Sehgal sont aujourd’hui cotées entre 50 000 et
100 000 $.
Parmi ses
dernières réalisations : en 2010 au musée Guggenheim de New York,
l’escalier de Frank Lloyd Wright entièrement vidé de ses tableaux et le long
duquel sont installés des enfants d’âge croissant, puis des adultes de plus en
plus vieux.
Lorsque le
visiteur commence l’ascension de l’escalier, le premier enfant lui demande, à
la façon du Sphinx : « Que pensez-vous du progrès ? ».
Puis, plus
haut, un deuxième enfant poursuit l’interrogation, et ainsi de suite jusqu’au
dernier étage.