Tout juste licencié ès Lettres, il fréquente déjà les salons où il noue de nouvelles amitiés.

Il vient de terminer Les plaisirs et les jours, son premier ouvrage, qui sera bientôt publié par Calmann-Lévy.

Il est sur le point se lancer dans ce qui deviendra Jean Santeuil, l'ébauche qui ne sera éditée que trente ans après sa mort d'A la recherche du temps perdu.

Mais en 1894, Proust est oisif au point que son père finit par se fâcher.

Le jeune écrivain se présente alors au concours d'attaché à la Bibliothèque Mazarine (la bibliothèque de l'Institut), un poste de fonctionnaire de début de carrière non rémunéré, comme il en existait beaucoup alors.

Il est reçu troisième sur trois et est affecté au dépôt légal, rue de Grenelle, alors qu'il espérait le quai Conti.

Proust explique alors que la rue de Grenelle ne convient pas à sa santé fragile et essaie d'y faire désigner le deuxième du classement.

Mais, malgré les interventions les plus éminentes, le directeur de la Mazarine s'y oppose, au motif que le jeune homme aurait dû savoir à l'avance que sa santé l'empêcherait de travailler cinq heures... tous les deux jours !

Marcel Proust ne rejoindra jamais la bibliothèque Mazarine.

Avant même de commencer à y travailler, il se fait mettre en congé pour deux mois, puis pour deux autres mois.

De congé en congé, il sera ainsi réputé en disponibilité de la Mazarine de 1894 à 1900, sans jamais y avoir mis les pieds.