Diagonales : Comment démêler le vrai du faux |
20-02-2012 | ||
Faut-il faire confiance à ce que disent les dirigeants d'entreprises cotées en bourse dans leurs conférences aux analystes financiers ? Des universitaires de Stanford ont observé une corrélation positive entre l'usage répété de certains mots et le non respect des prévisions annoncées. Ainsi, l'inflation du superlatif – excellent, exceptionnel, remarquable au lieu de convenable ou satisfaisant – et l'utilisation récurrente du nous de préférence au je constituent des signes avant-coureurs de mauvaises surprises sur les résultats. L'abondance de formules emphatiques– comme vous le savez, comme je l'ai déjà dit – témoigne de même en réalité d'un malaise. L'absence d'hésitation dans les réponses aux questions signale aussi – plus curieusement – un manque de fiabilité des projections : les dirigeants qui ont des doutes sur la sincérité de leurs chiffres espèrent être d'autant plus convaincants qu'ils paraissent convaincus. Enfin, moins on évoque les actionnaires, plus on est, semble-t-il, en train de les mener en bateau...
Jean-Jacques Salomon
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