En intelligence économique, on appelle cela un signal faible : une information partielle, souvent non quantifiée, parfois subjective, mais potentiellement porteuse d'une indication prospective à ne pas négliger. Telle est peut-être la nature d'un constat que viennent de faire les observateurs de la vie hollywoodienne : la taille moyenne des héroïnes des téléfilms américains est en train de baisser. L'heure est aux actrices mesurant moins de 1,65 mètres.
A la veille de la guerre, Greta Garbo, Ingrid Bergman, Marlène Dietrich faisaient toutes plus de 1,68 m. Dans les années 50, Brigitte Bardot, Jeanne Moreau, Romy Schneider et Marilyn Monroe sont à l'inverse en dessous de 1,66 m. Faut-il en conclure que la paix et l'économie progressent quand la taille des actrices diminue ? C'est le genre de conclusion que n'hésitent pas à tirer les amateurs de signaux faibles.
Jean-Jacques Salomon