Diagonales : L'effet-bio... graphie
28-10-2014
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Les historiens ont observé que c'est dans les périodes de crise qu'on écrit le plus de biographies. A Rome, le De viris illustribus, bien connu des potaches, et plus tard la Vie des douze Césars de Suétone, précèdent de peu l'éclatement de l'empire. Quand Giorgio Vasari publie en 1550 Les Vies, et invente à cette occasion le mot Renaissance, celle-ci a déjà amorcé son déclin. Michelet annonce 1848 et le "Printemps des peuples". Stefan Zweig, André Maurois, et bien d'autres, accumulent les biographies entre les deux guerres. Tout se passe comme si l'abondance de biographies signalait à l'avance l'irruption des crises.

La bonne nouvelle, c'est qu'après plus de vingt années d'inflation des publications biographiques, il semble que le mouvement s'inverse depuis quelque temps. Sans doute y a-t-il à ce phénomène des raisons financières : les éditeurs sont moins enclins à payer des à-valoir. Mais c'est peut-être aussi le signe qu'on s'apprête à entrer dans un nouveau cycle économique. 

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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