Changements : Ce genre de panneau nous fait sourire. Mais de quelle figure rhétorique relève-t-il ?
23-03-2010
avec
Réponse : l’aptonymie
Mot barbare
pour les puristes, puisqu’il réunit une composante latine (apt-,
approprié, attaché) et une autre grecque (nyme-, nom), un aptonyme
est un néologisme, réputé d’origine québécoise, désignant les patronymes « prédestinés ».
Jean de La
Fontaine, maître des Eaux avant d’être poète, relève de cette catégorie.
Et le
mathématicien Henri Poincaré (1854-1912) est un autre aptonyme.
D’abord au
Québec, puis en France, des amateurs d’aptonymie se plaisent à repérer les
aptonymes du monde du commerce, des Arts ou de la politique.
Aucun lien
de cause à effet n’a été mis en évidence – on s’en serait douté – entre les
patronymes et les activités exercées aujourd’hui par ceux qui les portent.
Ainsi, sur
environ 15 000 personnes portant en France le nom de Boulanger, on
compte sur les doigts d’une main ceux qui exercent cette profession.
Et parmi
les quelque 30 000 Barbier, moins de dix sont établis comme
coiffeurs.
Si
l’aptonymie est généralement innocente et plaisante, elle peut cependant se
révéler parfois cruelle, au point de mettre dans l’embarras.
Mais le
Conseil d’Etat ne reconnaît pas l’aptonymie comme un cas valable de changement
de nom de famille.
Elle
n’entre en effet pas dans le cadre des noms difficiles à porter en raison de
leur consonance péjorative.