Entre les étudiants et les logiciels anti-plagiat, on joue au chat et à la souris. Longtemps, les étudiants l'ont emporté : époque facile où il suffisait de reproduire Wikipédia pour obtenir la moyenne ! Puis les universités ont commencé à traquer le copié-collé à l'aide de programmes informatiques. Elles ont repris le dessus, mais pour un temps seulement : les élèves ont vite appris à paraphraser de telle sorte qu'on ne puisse pas les repérer. Ce n'est cependant que partie remise. Une nouvelle génération de logiciels anti-plagiat est sur le point d'arriver sur le marché. En analysant le rythme syntaxique des textes – l'intertextualité – ces gendarmes numériques réussiraient, dit-on, à reconnaître même les plus habiles des plagiaires.
Les étudiants s'inquiètent, mais les chercheurs se réjouissent : ces mêmes logiciels vont pouvoir nous dire, enfin, si La Rochefoucauld a prêté sa plume à Madame de La Fayette pour la Princesse de Clèves, ou si, comme certains l'affirment, Corneille se cache derrière Molière. C'est un mal pour un bien : il en va souvent ainsi dans la recherche scientifique.
Jean-Jacques Salomon