Diagonales : Mesurer plus pour gagner plus
09-09-2009
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Un chercheur d'outre-Atlantique a établi que, dans 80% des cas, c'est le candidat le plus grand par la taille qui l'emporte aux élections présidentielles américaines. Qu'en est-il en France sous la Cinquième République ?

Aucune étude disponible n'ayant apparemment traité le sujet, il faut, pour répondre, se livrer à un élémentaire travail de recherche. On trouve aisément sur Internet la taille de la plupart des candidats au second tour. De Gaulle : 1,93. Mitterrand : 1,73. Pompidou : 1,70. Giscard 1,89. Chirac 1,90. Jospin : 1,81. Le Pen 1,77. Sarkozy : 1,68. Royal : 1,71. Seul Poher manque à l'appel. Mais la photographie vient à la rescousse : sur les clichés de presse, Poher fait une bonne demi-tête de moins que Giscard, ce qui le place autour de 1,77. La statistique vient aisément : depuis 1965, on est en France à 50/50. Dans l'hexagone, le plus grand des candidats ne l'emporte qu'une fois sur deux. On retrouve d'ailleurs ce phénomène au niveau des trajectoires individuelles. Mitterrand, quatre fois candidat contre des adversaires plus grands que lui, est battu deux fois, et gagne deux fois. Giscard, deux fois candidat contre plus petit que lui, l'emporte la première fois, mais s'incline la seconde. Et si l'on ne tient pas compte du deuxième tour atypique de l'élection de 2002, la règle vaut aussi pour Chirac.

La taille du président actuel et les efforts de son entourage pour la rendre moins apparente font beaucoup ricaner la presse internationale ces derniers jours. Il faut dire que, si elle était confirmée, l'initiative de n'inviter pour la visite de Nicolas Sarkozy à l'usine Faurecia que des employés plus petit que lui, ne manquerait pas de piquant. Pourtant, le bref calcul qui précède montre que le vrai combat bien est là. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : pour augmenter ses chances d'être réélu en 2012, le président de la République doit trouver un adversaire plus petit que lui !

 

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Jean-Jacques Salomon

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