Diagonales : La guerre des barques
23-08-2009
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Rien ne va plus à Cambridge. Chaque nuit, sur les berges de la Cam, la rivière qui traverse la célèbre ville universitaire anglaise, des punts sont sabotées. Les punts sont ces barques à fond plat que l'on dirige à l'aide d'une perche et qui font le bonheur des étudiants et des touristes. Au petit matin, on en trouve qui sont éventrées, d'autres enduites d'une huile qui les rend inutilisables. Les rivaux d'Oxford ne sont pour rien dans l'affaire : la guerre des punts oppose les anciens et les nouveaux loueurs de barques. Cam Conservators, l'autorité administrative qui délivre les licences de location depuis 1710, est tenue d'en accorder dès lors que les barques sont correctement entretenues. Des entrepreneurs ont récemment compris l'intérêt qu'ils pouvaient tirer de cette situation toute britannique. En quelques années, la paisible Cam a été envahie par des exploitants aux méthodes commerciales agressives.

Au conseil municipal, un débat oppose les partisans d'un numerus clausus et les défenseurs de l'auto-régulation du marché. D'un côté, ceux pour qui seule une intervention publique est de nature à restaurer l'ordre sur la rivière. De l'autre, ceux qui pronostiquent qu'à force d'être coulées, les barques finiront par atteindre leur nombre optimal. Keynésiens contre marginalistes : rien de nouveau en somme sous le soleil de Cambridge.

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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