Diagonales : Les chiffres surprises
20-08-2009
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L'économie n'a jamais vraiment trouvé ses marques parmi les disciplines universitaires. Les récents débats, voire les polémiques, sur son enseignement au lycée en témoignent. Jugée trop empirique par les mathématiciens, et trop mathématique par les sociologues, l'économie est difficilement rattachable à une branche épistémologique précise. Elle suscite le doute chez les professeurs de droit ou de sciences politiques, et l'ironie chez les scientifiques. Mais voilà que des statistiques récentes suggèrent une nouvelle affiliation possible pour cette matière mal aimée. Nous voici en effet à l'époque des chiffres surprises. Hier, c'était une croissance surprise qu'annonçaient l'Allemagne et la France. Aujourd'hui, c'est au tour des Etats-Unis de publier une hausse surprise du chômage. Chaque fois, c'est l'étonnement. Etonnement d'auto-satisfaction quand les résultats sont bons, de scepticisme dans le cas contraire. Mais toujours étonnement.

C'est Aristote qui le dit : la philosophie est fille de l'étonnement. Si les chiffres surprises devaient se multiplier, l'étonnement prendrait une telle importance dans la pensée économique qu'on pourrait être tenté de la rattacher aux études philosophiques. Cautère sur jambe de bois, plaisanteront certains. Peut-être, mais cela ne ferait-il pas sens ?

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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