Diagonales : Condamné à lire
16-08-2009
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La justice turque réserve des surprises. Souvent pour le pire, parfois pour le meilleur. Ainsi, pour les sentences n'excédant pas trois années d'emprisonnement, la législation autorise-t-elle le juge à substituer à l'incarcération une peine de lecture, consistant à lire à raison d'une à deux heures par jour des ouvrages de nature à remettre le délinquant sur le droit chemin. A ce titre, un homme accusé d'avoir giflé sa femme dans la rue a récemment été condamné à lire, sous la surveillance d'un gendarme, un classique de la littérature internationale par mois pendant cinq ans. Le coupable, pour qui lire est plus humiliant encore que faire la vaisselle, est furieux. Il aurait préféré aller en prison plutôt que se voir imposer quotidiennement Guerre et Paix.

 

N'y aurait-il pas là une piste à explorer par nos propres magistrats ? On pourrait imaginer de punir la fraude fiscale d'une lecture exhaustive des Rougon-Macquart, les excès de vitesse d'un aller-retour à pied à Saint-Jacques de Compostelle, et les insultes à représentant de la force publique d'une visite hebdomadaire au Louvre. Rien ne dit que les résultats ne seraient pas probants.

 

 

 

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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