On verra si la TVA à 5,5% fait baisser le café à la terrasse des bistrots. Depuis quelques mois, la perspective du changement de taux au 1er juillet semble avoir plutôt l'effet inverse. A Paris, le petit noir en salle se rapproche des 3 €. Il y a encore peu, seuls les restaurants osaient pratiquer un tel prix - comme s'il passait inaperçu dans l'addition -, ou encore quelques pièges à touristes, le Flore, les Deux Magots... Parce que Sartre et Beauvoir le valent bien. Mais voilà que le moindre boui-boui y va maintenant de ses 2,90 € au motif qu'il étale quelques chaises sur une place sympathique ou qu'Hemingway est passé par là en 1944. Du coup, pour conserver leur différence, les maisons de Saint-Germain des Prés et de Montparnasse sont en train de dépasser les 3 €. Et ainsi de suite... Ce phénomène porte un nom : c'est l'inflation. On peut l'observer en temps réel et en grandeur nature à la terrasse des cafés. Il faudra suivre attentivement l'impact de la TVA. Pas au comptoir, où l'on peut espérer une réduction de 10 centimes, mais en salle. Si l'express n'y baisse pas au moins de 30 centimes, on pourra s'attendre à une hausse prochaine des taux d'intérêt.
Marcel Dassault disait que c'est au Café du Commerce qu'on reçoit les meilleures leçons d'économie. Peut-être n'avait-il pas tort ?
Jean-Jacques Salomon