Diagonales : Les prénoms de la grippe
25-05-2009
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Il paraît que le fait de l'appeler A, et a fortiori A(H1N1), accroît l'inquiétude des populations face à la grippe. Pour une partie de l'opinion publique, cette formule codée serait en effet la preuve qu'on ne maîtrise pas le phénomène. Aussi la communauté scientifique réfléchit-elle à la possibilité de donner aux virus des noms mieux acceptés. Les météorologues ont rencontré ce problème bien avant les médecins, quand il s'est agi de convenir d'une désignation internationale commune pour les cyclones. Pionniers dans ce domaine, les Australiens ont commencé par leur attribuer des noms d'hommes politiques. Puis, devant les protestations, ils se sont rabattus sur les prénoms de leurs femmes. Par la suite, des prénoms masculins ont complété le dispositif. Aujourd'hui, des listes officielles préétablies et récurrentes de prénoms des deux sexes et de tous les continents fixent, plusieurs années à l'avance, les intitulés des cyclones à venir. Les parents savent à quoi s'en tenir lorsqu'ils choisissent un prénom.

Il en irait tout autrement si devait se confirmer le projet d'affecter à leur tour des prénoms aux virus. Pour tous ceux qui les portent déjà, le préjudice moral serait désastreux. Peut-être se trouvera-t-il alors des esprits facétieux pour proposer, listes à l'appui, d'en revenir plutôt, horresco referens, à la solution australienne d'origine ?

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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