Diagonales : Le droit aux pertes |
03-03-2009 | ||
Avant la crise, il n'y avait qu'un métier où l'on pouvait perdre de l'argent sans passer pour un imbécile : éditeur. Pas éditeur de presse - se ruiner pour un canard, c'est crétin - mais éditeur de livres. On est indulgent avec les éditeurs. Leur trésorerie flanche : on les croit en avance sur leur temps. Ils déposent le bilan : on pense qu'ils ont voulu trop bien faire. Et quand, cent ans après, on retrouve leurs ouvrages chez quelque bouquiniste, on se dit qu'ils méritent peut-être, en effet, d'être traités à part.
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Jean-Jacques Salomon
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