Chaque fois, le scénario est semblable. A l'issue d'une rencontre internationale, un leader politique se présente devant les journalistes pour ce passage obligatoire qu'est la conférence de presse. Il est épuisé, le regard vague, la voix pâteuse, et se met à chercher ses mots. Il n'en faut pas plus pour que la vidéo fasse le tour du monde et que les commentaires aillent bon train sur son goût pour la boisson. Boris Eltsine, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et bien d'autres, sont tombés dans le piège. Samedi dernier, au G7 de Rome, c'est le ministre japonais des Finances Shoichi Nakagawa qui s'est fait prendre. Niant tout abus d'alcool, il a plaidé l'excès de médicaments. Mais on ne transige pas avec l'honneur au pays du saké : le ministre a démissionné mardi.
Sur les images, l'homme fait peine à voir. On le sent plutôt victime que coupable. La vie publique est cruelle, certes, mais chacun a droit à une justice équitable. Il n'est pas convenable qu'un ministre doive se retirer sur un soupçon d'éthylisme. Pourquoi ne pas imposer l'alcotest dans les réunions planétaires ?
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Jean-Jacques Salomon