Diagonales : Sentiments distingués
02-02-2009
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Barack Obama vient d'emporter une victoire autrement plus difficile que l'élection présidentielle : il a convaincu les services de sécurité de lui laisser un Blackberry. Le sien est évidemment un peu particulier : ses messages font l'objet d'un cryptage spécial et ne peuvent être forwardés par leurs destinataires. Réciproquement, on ne peut attacher une pièce jointe quand on écrit au président. Les personnes auxquelles l'email présidentiel a été communiqué se sont engagées à ne pas le dévoiler et à ne pas faire état de leurs échanges. Mais qui sont ces happy few ? Le New York Times a cherché à en savoir plus. Difficile exercice : plutôt que de répondre clairement, les personnes interrogées préfèrent rester discrètes. Beaucoup dans l'espoir d'intégrer prochainement la liste. Mais d'autres sans doute aussi pour une raison plus élégante.

Swann dînait avec le prince de Galles, mais on ne le savait pas, parce qu'il ne le disait pas, signale Proust qui voit dans cette attitude comme la quintessence de la distinction. Pour les Ecossais, la distinction est de savoir jouer de la cornemuse et de ne pas en jouer. Si demain la distinction devait être, à Washington, de connaître l'email du président mais de ne pas en parler, on pourrait dire que décidement il se passe quelque chose de nouveau sur les bords du Potomac.

     

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Jean-Jacques Salomon

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