Destins : Lepercq prend la suite de Pierre Mendès France au ministère des Finances le 4 septembre 1944. On dit qu’il aurait pu changer l’histoire financière de la France. Pourquoi ?
07-01-2009
avec
« Aimé
Lepercq ». Ingénieur des mines, grand résistant, Aimé Lepercq prend la
suite de Pierre Mendès France au ministère des Finances le 4 septembre 1944,
lorsque celui-ci est appelé au ministère de l’Economie nationale. On dit qu’il
aurait pu changer l’histoire financière de la France. Pourquoi ?
Né en 1889,
Aimé Lepercq rejoint le corps des mines à sa sortie de l’Ecole Polytechnique.
Après la
première guerre mondiale, où il se distingue comme lieutenant d’artillerie par
son courage, Lepercq rejoint le groupe Skoda dont il devient l’administrateur
général.
A nouveau
mobilisé au grade de commandant en 1939, il est fait prisonnier en 1940 après
une résistance remarquée, puis rapatrié à la fin de 1940.
Il accepte de participer au Comité
d'Organisation de l'Industrie des Combustibles Minéraux Solides, une instance
du gouvernement de Vichy dont il est écarté à l’été 1943.
Aimé Lepercq s’engage alors
totalement dans la Résistance.
Arrêté en mars 1944, il réussit à
s’évader de la prison de Fresnes, à la faveur du désordre, le 17 août 1944.
C’est lui qui assure alors le
commandement de l’Hôtel de Ville de Paris pendant les journées de la libération
de la capitale.
Le 4 septembre 1944, le général de
Gaulle le nomme ministre des Finances, à la suite de Pierre Mendès France,
appelé au ministère de l’Economie nationale, et dont il partage l’esprit de
rigueur.
Au cours des deux mois qui suivent,
Lepercq lance l’emprunt national qui financera les premières étapes de la
reconstruction.
C’est en revenant de Lille, où il
était allé vérifier le bon déroulement du lancement de l’emprunt, qu’Aimé
Lepercq disparaît dans un accident de la route.
Aimé Lepercq se montrait intraitable
avec tous ceux que le marché noir avait enrichis.
René Pleven, son successeur, fera
preuve de moins de zèle, laissant en circulation les profits du marché noir
accumulés pendant l’occupation.
On dit que l’histoire financière de
la IVème République aurait été différente sans l’accident qui coûta
la vie à Lepercq.