Diagonales : On peut apporter son manger
10-10-2015
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Cela devait arriver. Les statistiques sont claires : les Français ne prennent plus qu'un plat au restaurant. En dix ans, on était passé de trois à deux. Avec la crise, nous voilà maintenant à un, et même, disent les professionnels, à un demi-repas, avec l'habitude qui s'installe de partager son assiette. Côté vin, même combat : la bouteille a cédé la place au pichet avant qu'il ne s'efface lui-même derrière le verre. Aujourd'hui, c'est la carafe d'eau qui reprend du service. L'addition, de son côté, n'a pas changé. Au menu complet à 15 € a succédé la formule de deux plats au même prix. Et désormais, c'est le plat du jour qu'on propose à ce tarif. Ne jetons pas la pierre : quoi qu'il serve, le bistrot a besoin de 15 € par couvert pour fonctionner.

Où nous mène cette tendance malthusienne ? Deux voies paraissent possibles. La première passe par la réduction des charges de personnel des restaurants par leur transformation en fast-food. Une simple promenade dans les quartiers d'affaires montre que beaucoup s'y sont déjà engagés. L'autre est la suppression du coût des matières premières. On y viendra peut-être et l'on verra alors, non sans nostalgie, revenir en vitrine le disparu On peut apporter son manger.

 

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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