Diagonales : Je ne suis pas économiste
01-10-2008
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Le 1er octobe 2008 à l'ouverture de la Bourse, l'expression "Je ne suis pas économiste" et sa variante "Je suis pas économiste" apparaissaient environ 6 000 fois sur le web. Au même moment, la formule "Je suis économiste" affichait 3 000 occurrences, dont une grosse moitié relative aux économistes de la construction qui ne sont en réalité rien d'autre que les contrôleurs de gestion des architectes. Des "Je suis économiste", au sens où l'aurait proclamé Keynes, on n'en relève donc pas plus de 1 500.

La statistique paraît cohérente avec l'impression qu'on retire à l'écoute des médias. A la radio comme à la télévision, l'heure est au défilé des experts. On les confronte aux politiques, historiens, sociologues, juristes. Un spécialiste de l'économie pour quatre profanes : on s'y retrouve. Mais, curieusement, ces profanes éprouvent chaque fois le besoin de rappeler qu'ils ne sont pas économistes.

Pourquoi proclamer qu'on n'est pas économiste au risque de se fondre dans la masse ? Abus de chleuasme, ce procédé rhétorique consistant à en rajouter sur soi-même en se dépréciant pour mieux se dédouaner ? Ou mouvement tactique, plutôt, visant à se disculper par avance ? Les deux sans doute car, à l'issue de la crise, les financiers pourraient bien n'être pas les seuls à devoir se justifier. Certains économistes risquent d'être appelés, eux aussi, à s'expliquer.

 

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Jean-Jacques Salomon

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