Les mots pour le dire : « In cauda venenum ». Longtemps précieuse, la formule devient plus courante. Une excellente arme de combat en entreprise. Pourquoi ?
09-01-2014
In cauda
venenum : le
venin est dans la queue.
C’est par
allusion au scorpion que les Anciens ont forgé le proverbe.
Longtemps,
l’expression est demeurée la chasse gardée des latinistes.
Elle
rejoint aujourd’hui le langage courant pour signaler que le pire est à la fin.
Les
occasions de pratiquer l’In cauda venenum sont fréquentes dans
l’entreprise.
Il est en
effet dans la nature humaine de ne pas annoncer d’emblée la gravité d’une
situation.
Ainsi,
celui qui est fortement en retard dans son budget commencera sa présentation
par des considérations générales avant d’oser affronter la gravité des
chiffres.
Lancer ses
flèches en péroraison d’un discours d’abord flatteur relève de même de la même
pratique :In cauda venenum.
Un conseil
donc : si vous sentez que l’orateur a cherché à vous endormir avant
d’aller à l’essentiel, lancez un In cauda venemum.
Comme
toujours avec les formules latines, vous gagnerez à plusieurs niveaux.
Non
seulement vous paraîtrez branché sans être pédant, mais vous déconstruirez en
trois mots tout l’habillage de votre interlocuteur.
Et comme
chacun est tour à tour orateur et auditeur, autre conseil pour éviter les
flèches de l’In cauda venenum : évoquez d’entrée ce qui importe.