Une tristesse qu’il n’osait pas s’avouer |
28-03-2021 | ||
"Bouvard, rentré chez lui, aspira sur son balcon une large bouffée d’air en se disant : « Enfin. » Les lumières des quais tremblaient dans l’eau, le roulement des omnibus au loin s’apaisait. Il se rappela des jours heureux passés dans cette grande ville, des pique-niques au restaurant, des soirs au théâtre, les commérages de sa portière, toutes ses habitudes ; et il sentit une défaillance de cœur, une tristesse qu’il n’osait pas s’avouer.
Pécuchet, jusqu’à deux heures du matin, se promena dans sa chambre. Il ne reviendrait plus là ; tant mieux ! et cependant, pour laisser quelque chose de lui, il grava son nom sur le plâtre de la cheminée."
Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet , 1881 (posthume)
Jean-Jacques Salomon Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir |
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