Une énorme coulevrine d’Alger
21-11-2019
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"Aujourd’hui 20 mars 1844, j’ai failli être tué d’un coup de canon, à quatre heures après midi sur le quai de la Grève. Voici comment. Je marchais tête baissée rêvant à je ne sais quels vers. Un convoi d’artillerie passait en ce moment sur le quai. Je n’y prenais pas garde. À un certain moment j’ai traversé le quai pour gagner le bord de l’eau. Tout à coup un bruit formidable m’a réveillé comme d’un songe. Une pièce de canon venait de tomber à mes pieds sur le pavé. C’était une énorme coulevrine d’Alger qu’on transportait à Vincennes. La chaîne qui la suspendait à l’affût mobile venait de se casser et la pièce, longue d’environ douze pieds, était tombée. Un pas de plus, elle m’écrasait. C’était un canon fondu au siècle dernier à Alger par un français, et sur lequel j’ai lu ce chiffre qui indiquait sans doute le poids : 6 185."
 
Victor Hugo, Choses vues, (posthume, 1887-1900)












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Jean-Jacques Salomon

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