La chaussure : une cause nationale |
13-12-2017 | ||
Les produits
de première nécessité ne se limitent pas au logement, à l'eau, au
chauffage et à l'alimentation. Dans l'opinion publique, les vêtements,
les chaussures et les lunettes sont également de ceux auxquels chacun,
quelle que soit sa condition, devrait avoir accès. Aussi les pouvoirs
publics sont-ils tentés d'en administrer les prix.
Il en va
ainsi des chaussures à la fin de la Première Guerre mondiale. Leur prix a
tellement augmenté qu'elles deviennent inaccessibles aux classes
populaires. On soupçonne les marchands de gonfler leurs marges de façon
injustifiée. Ceux-ci mettent l'augmentation sur le compte de l’envolée
cours du cuir et prétendent ne conserver qu'une marge de 33%. Les préfets s'en mêlent. Mais comment fixer administrativement le prix des chaussures ? Une solution s'esquisse : demander aux marchands de chaussures de proposer un modèle de base – on dirait aujourd'hui low cost – à la portée de à tous les budgets. Cette chaussure low cost reçoit le nom de « chaussure nationale ». Etienne Clémentel, ministre de l'Industrie, du Commerce et des PTT, la définit comme suit : « Une chaussure simple de forme, solide et bon marché pour les classes dites besogneuses ». Un siècle plus tard, l'idée revient pour les lunettes.
Jean-Jacques Salomon
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