Diagonales : La question d'Orient
13-10-2015
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"Le seul moyen d'arrêter la Russie, c'est de lui dire que nous voulons la Syrie. Notre présence près de la Palestine la gênera davantage..." Ces propos ne sont ni de John Kerry, ni de Laurent Fabius, mais de Gabriel Hanotaux (1853-1944), ministre français des Affaires étrangères lors de la crise crétoise de 1897. A cette époque, les Crétois, encore sous administration ottomane, réclament leur rattachement (Enosis) à la Grèce. Paris et Londres n'y sont pas favorables, car ils redoutent que Saint-Pétersbourg ne fasse de la Crète devenue grecque une tête de pont russe en Méditerranée. Mais on craint aussi dans les chancelleries occidentales qu'en cas d'Enosis la Russie ne déplace ses ambitions du côté de la Syrie, alors sous contrôle turc. Au conseil des ministres du 2 février 1897, Gabriel Hanotaux dévoile son plan. Il propose de laisser la Grèce et la Bulgarie se partager la Macédoine ottomane, d'accorder l'Arménie et Constantinople à la Russie, de confier Salonique à l'Autriche, la Tripolitaine à l'Italie et l'Egypte à l'Angleterre. La France prendrait de son côté la Crète et la Syrie.

La Belle Epoque ?

 

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Jean-Jacques Salomon

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