Diagonales : La commission s’amuse |
06-10-2015 | ||
François Villeroy de Galhau, ancien directeur général délégué du groupe BNP Paribas, a été auditionné par la commission des Finances de l'Assemblée nationale en vue de sa nomination à la tête de la Banque de France. La plupart des questions des députés ont porté sur sa capacité à se montrer indépendant de son ancienne maison, une fois installé au poste de gouverneur. Le journal Le Monde rapporte qu'au cours des deux heures de l'audition, on a fait de l’esprit dans la salle :
Ouvrant le bal à l’Assemblée nationale, Hervé Mariton a lancé la première pique. Le député de la Drôme (Les Républicains) a rappelé que la mission sur le financement de l’économie confiée à M. Villeroy de Galhau par Matignon en avril, après sa démission de BNP Paribas, avait été conçue comme un « sas de décontamination », selon l’expression alors employée dans les coulisses du pouvoir. « S’il y a sas, c’est qu’il y a question», a suggéré avec ironie M. Mariton, déclenchant l’hilarité sur les bancs : « non, contamination ! » « Comment réagirez-vous si se pose un jour [à Francfort] le problème de la résolution [intervention publique avant la faillite d’une banque] de BNP Paribas ou plus encore, d’un concurrent de BNP Paribas ? », l’a interpellé plus directement Karine Berger, député socialiste des Hautes-Alpes. Avant d’oser cette métaphore : « De même qu’on ne nomme pas les torreros à la commission de protection des animaux, il eût mieux valu vous proposer un poste à la BEI [Banque européenne d’investissement] ou au FMI (Fonds monétaire international)... » On dit que, pour être efficace, une banque centrale doit être triste. Que penser d'une audition qui déclenche tant de verve ?
Jean-Jacques Salomon
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