Le 24 août 1914, en pleine bataille des Frontières, Le Figaro dénonce à sa une, dans les nouvelles du front, les "atrocités barbares" commises par l'ennemi sur les populations civiles. Malgré la diminution de son nombre de pages depuis le début du conflit, le quotidien a conservé un mini carnet mondain. C'est ainsi que, dans le même numéro en dernière page, on apprend que "S. A. la princesse Jourievsky, partie de Rippoldsau (Forêt Noire) et se rendant à Berne, a mis huit jours pour y parvenir, ayant été exposée en route à toutes sortes de vexations brutales de la part des autorités allemandes. Son chauffeur fut retenu pendant deux jours en prison après s'être vu confisquer ses papiers et son argent, et son valet de chambre est encore, à l'heure actuelle, prisonnier."
Atrocités barbares, vexations brutales : à chaque page son langage, à chacune ses souffrances.
Jean-Jacques Salomon