Diagonales : Tout va bien
11-02-2014
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A la campagne, rejoindre la Maison de la presse pour acheter son journal relève de l'expédition. Mais quel plaisir que ces dix ou quinze kilomètres de voiture que tout lecteur fidèle se trouve obligé de parcourir chaque matin, dans les deux sens, à la recherche de son quotidien préféré. Les amateurs ne s'y trompent pas. Une fois installés au bistrot voisin, c'est dans une sorte de communion transcendant les opinions politiques qu'ils ouvrent leurs canards. Et l'on voit les lecteurs du Monde, qui a la ville les auraient ignorés, adresser un regard complice à ceux du Figaro.

Les esprits chagrins s'attristent de la disparition des kiosques dans les villes. Ils ont tort. Acheter un journal sera certes bientôt aussi difficile à Paris que dans les Cévennes. Mais les mêmes causes engendrant les mêmes effets, les happy few qui font halte aux terrasses des cafés pour s’abreuver de leur lecture du jour se portent désormais une estime renouvelée. Au-delà de leurs divergences, les lecteurs de Libération et ceux des Echos savent qu’ils ont en commun d’avoir fourni un gros effort pour trouver leurs titres habituels. Comme à la campagne, ils en conçoivent une estime mutuelle, riche de promesses. La démocratie passe par la presse, c’est bien connu. 
 

 

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Jean-Jacques Salomon

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