Les tisseuses de Mazamet, les tullistes de Caudry, les corsetières de Nemours, les ouvrières des Moulinages de Marcols et Saint Pierreville, les fileuses de soie de Crest, les porcelainières de Limoges, les empailleuses de chaises de Tarbes, les tisserandes du Nord, les allumettières d'Aubervilliers, les piqueuses de bottines de Paris, les casseuses de sucre de Lebaudy.
Le brie de Montereau, le carré du Vinage, le crémet du Cap Blanc Nez, la feuille de Dreux, la fourme de Salers, le grataron du Beaufortain, le cendré de Vergy, le délice de Saint-Cyr, le cabécou de Livernon, le bleu de Sainte-Foy, la boulette d'Avesnes, le chevrotin des Aravis, la brique de Joux.
Les premières, à l'avant-garde des luttes ouvrières féminines du début du XXe siècle, ont pour la plupart disparu. Les seconds sont toujours là. Qu'en sera-t-il dans cent ans ?
Jean-Jacques Salomon