La parataxe est une figure stylistique consistant à juxtaposer des propositions entre lesquelles le rapport de subordination est implicite. Exemple dans Le Rouge et le Noir, pour dire que le père illettré de Julien Sorel ne supporte pas le goût de la lecture de son fils : "[...] mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même". Stendhal aurait pu écrire : "[...] mais cette manie de lecture lui était odieuse, [car] il ne savait pas lire lui-même". L'ellipse du [car] crée la parataxe.
L'asyndète est une figure de style proche de la parataxe, mais qui vise plutôt des juxtapositions de mots que de propositions. Exemple : bon gré, mal gré. Il n'y a pas de consensus chez les spécialistes quant aux différences entre parataxe et asyndète, parataxe asyndétique et asyndète parataxique. Au cours des dix dernières années, une vingtaine d'ouvrages et articles ont été consacrés à cette querelle.
La France ferait-elle mieux de consacrer ses efforts à la relance de son industrie plutôt qu'à l'étude comparée de la parataxe et de l'asyndète ? Ce n'est pas sûr : en Allemagne, c'est par centaine que se comptent les travaux sur la parataxe !
Jean-Jacques Salomon