"Comment ne pas se plaindre [...] de l'entassement indigeste des matières qui composent les programmes scolaires, et dont le premier effet est de surmener la jeunesse inutilement, sans lui assurer, à titre de compensation, les connaissances usuelles et pratiques qui lui seront in-dispensables par la suite ? Une autre complication, dont la gravité ne saurait échapper à personne, est la difficulté de trouver une position. Plus d'instruction amène à des visées plus élevées. Le fils d'un travailleur manuel aspire à une profession moins pénible et mieux rétribuée. Aussi les carrières sont-elles encombrées, et ceci augmente chaque jour la masse des déclassés, c'est-à-dire des malheureux, et nous met en face d'un problème social dont il serait puéril de chercher à se dissimuler l'importance. [...] Nous n'avons le temps de rien
nous filons, à toute vapeur, vers un but toujours fuyant, et, ma foi, nous aurons bien de la chance si nous ne déraillons pas en route.[...] II s'ensuit un puffisme* extravagant."
2013 ? Non : 1913 dans Le Petit Parisien, 25 mars 1913.
* Puffisme : tromperie, de l'anglais puff. Mot tombé en désuétude.
Jean-Jacques Salomon