Diagonales : Extension du domaine de lutte des notes de bas de page
25-11-2016
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Croisant un jour des années soixante l'éditeur Pierre Nora, qu'il ne connaissait pas, dans l'escalier étroit de Gallimard, Aragon lui lança : "Monsieur-notes-de-bas-de-page, je présume ?" De la part d'un universitaire, la formule aurait valu compliment. Dans la bouche de l'écrivain, c'était une critique. Pour l'auteur d'Aurélien, la vraie littérature, contrairement à celle de sciences humaines, n'a en effet pas besoin d'explications périphériques.

Un demi-siècle plus tard, du fait sans doute de la facilité d'accès à l'information que permet Internet, les notes de bas de page foisonnent, autant dans les romans que dans les essais. Certaines déconcertent par leur trivialité. Des ouvrages érudits comportent des notes de bas de page du niveau du certificat d'études. Politesse ou mépris de l'auteur ? Démocratisation ou déclin de la culture ?

 

 

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Jean-Jacques Salomon

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