On le constate dans toutes les assemblées générales. Peu importe qu'il s'agisse d'une société du CAC 40, d'une association caritative de bénévoles ou d'une réunion de copropriétaires : après la présentation des résultats, il vient toujours un moment où quelqu'un se lève pour demander pourquoi la hausse des frais de représentation atteint 2,34%, alors que celle des revenus se limite à 2,18%. Et c'est, chaque fois, avec le même plaisir, comptable et justicier, de celui qui pense avoir peut-être trouvé l'arbre qui cache la forêt.
Aucun mot spécifique de la langue française ne désigne ce personnage comique, utile, et à la fin lassant. Ne le mérite-t-il cependant pas, tant ses efforts sont récurrents ? On pourrait l'appeler antirotondoconventugyrateur, celui qui empêche les assemblées de tourner rond.
Jean-Jacques Salomon