"Nous avons eu, ce matin, une conférence sur la Grèce. [...] J’ai cherché à établir que, puisqu’on voulait faire des changements aux derniers protocoles [...], il valait mieux proposer la ligne la plus convenable à la Grèce que de changer pour une amélioration trop peu importante [...] Pendant que cette démarche se fera, les plénipotentiaires [...] demanderont à leur gouvernement l’autorisation de signer les actes nécessaires pour obtenir l’amélioration des limites de la Grèce par une convention faite de gré à gré, moyennant une somme d’argent quelconque. Cette somme serait prise sur l’emprunt qui doit être garanti par les trois puissances [...] Il serait alors important [...] que les Grecs sussent bien que la France défend leurs intérêts."
Ce texte est extrait d'une dépêche de Talleyrand, ambassadeur de France à Londres, au général Sébastiani, ministre des Affaires étrangères, 28 décembre 1830. Il vise la question des frontières de la Grèce, à peine indépendante, alors en discussion à Londres. L'affaire trouvera son issue avec la montée sur le trône grec d'un roi allemand. Y reviendra-t-on ?
Jean-Jacques Salomon