Quand on aime, on ne compte pas : « Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie », a dit Malraux. Les économistes calculent cependant sa valeur statistique. A combien s’élève-t-elle ?
« Une vie ne vaut rien mais
rien ne vaut une vie », a dit Malraux. Les économistes calculent cependant la
valeur de la vie statistique. A combien s’élève-t-elle ?
La valeur subjective
d’une vie statistique est le prix qu’un individu est prêt à payer pour une
réduction marginale théorique de son risque de décès (ou d’augmentation de son
espérance de vie).
Soit une
personne dont la probabilité de mourir d’un accident cardiaque dans les 12 mois
est estimée à 1%.
Si cette
personne est prête à payer 2 000 euros par an pour un traitement qui réduit
cette probabilité à 0,5%, la valeur subjective de sa vie statistique est égale
à : 2000 / 0,005 = 400 000 euros.
Les
économistes et les actuaires déclinent les calculs en fonction des risques, des
âges, des revenus, des pays, etc.
Le prix
subjectif d’une vie statistique varie de quelques dizaines de milliers d’euros
à plusieurs millions.
On peut
passer de l’individu à la collectivité : la valeur de la vie statistique
est alors le prix qu’un groupe de personnes, par exemple une nation, est prêt à
payer pour améliorer son espérance moyenne globale de vie.
Les
résultats sont contrastés selon le niveau de développement des pays concernés.
Un
consensus s’établit autour d’une évaluation, du point de vue collectif, de la
vie statistique égale à 120 fois le PIB par habitant, soit, pour une vie
française, environ 3 millions d’euros.
Ce niveau
est très supérieur à la valeur ajoutée moyenne produite par un Français au
cours de toute une vie.
Ce paradoxe
montre que notre société reconnaît à la vie humaine une valeur notablement supérieure
à notre capacité à gagner notre vie.